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Le grand reset aura-t-il lieu ?

Ces derniers jours sur LinkedIn, les KOL sont de retour et les grands groupes ont repris l’auto promotion de leurs événements internes endogames. Bref, au terme d’un confinement planétaire de notre monde du travail, on prend les mêmes et on recommence ! Quelques nouveaux buzzwords accréditent l’expérience “partagée” d’une parenthèse meurtrière dont les enseignements ont vite été digérés et déjà avantageusement packagés par certains.

À nouveau, ressurgissent les mêmes voix, les mêmes visages... Des individus – chercheurs, coachs, facilitateurs… – qui nous expliquent les bienfaits du télétravail, des réunions virtuelles, de leurs offres désormais disponibles sur Zoom ! Impossible de les oublier. Chacune de leurs réunions ou performance d’animation fait l’objet du traditionnel screen shot Zoom qui témoigne, s’il en était encore besoin, de leur formidable adaptabilité et dynamisme.

Et pourtant, au même moment, règne un silence assourdissant sur notre douleur. Pas un billet sur le trauma collectif qui nous aspire, le deuil qui nous happe - déni, colère, tristesse… - à la disparition soudaine de notre monde professionnel d’hier. Seules quelques initiatives comme le programme GAIA d'Otto Scharmer offrent l’espace nécessaire au chagrin, au partage entre êtres humains, à la prise de conscience de notre responsabilité individuelle pour accepter ce qui est et dessiner la suite.

Pas un mot non plus sur le labeur nécessaire à la conception attentive de nos nouveaux modes de travail virtuels si nous souhaitons ne pas reproduire en ligne les habitudes délétères de notre individualisme chronique. La collaboration en ligne emphase les comportements individuels et révèle implacablement au regard de l’autre nos intentions. Impossible de se cacher dans sa fenêtre video même quand on choisit de couper l’image ou le son. On se croit à l’abri derrière nos écrans et paradoxalement nos vies, nos motivations, nos aprioris n’ont jamais été aussi lisibles.

Revisiter nos habitudes managériales, collaboratives, entrepreneuriales, créatives avec les contraintes nouvelles de la distance sociale, des collaborateurs dispersés, des équipes à distance, des leaders esseulés dans un monde incertain, la responsabilité soudaine pour tous de la santé d’autrui , est une véritable gageure… Le travail de design qui nous attend est bien concret et ne pourra se faire à coup de séminaires accélérés dans une inconscience de bon aloi avec quelques animateurs tout puissants et des participants sur-vitaminés.

Nos systèmes – économiques, sanitaires, sociaux, éducatifs.. – sortent exsangues de cette première phase de disruption. Et nous aussi ! Que nous soyons parents, enfants, adolescents, grand-parents, entrepreneurs, dirigeants, collaborateurs, indépendants, commerçants, étudiants, écoliers, enseignants, personnels de santé, artistes, élus… Alors si on prenait le temps, chacun, de se mettre à l’écoute de nos essentiels (les miens, les tiens, les nôtres), de dire au revoir à ce que l’on aimait et à ce que l’on aimait pas, et ensemble, de réinventer, un pas après l’autre, les modalités de notre renaissance en prenant soin des principes de vie de notre planète ? Sans recette, sans outil, sans dogme, mais avec conscience et humilité devant l’ampleur de la tâche. Alors se posera la question du comment, et nul doute que notre créativité légendaire sera au rendez-vous. Mais cette fois, en conscience.

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