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Pourquoi être créatif en équipe rend-il heureux ?


La confiance créative et collaborative en équipe est nécessaire à tout travail de transformation ou de réinvention. Les solutions nées d'un génie isolé le sont rarement* et “la chance sourit aux esprits bien préparés”*. Lorsque nous nous engageons en équipe dans la résolution créative d’un problème, nous nous offrons la promesse d’une aventure unique et profondément vivante ! Comme ces histoires de parcours initiatiques avec lesquelles les scénaristes font vibrer notre corde sensible, ces récits palpitants qui relatent les péripéties créatives d’individus condamnés à devoir relever en équipe des défis d’une grande complexité : Apollo 13, Invictus, Imitation game, Mission impossible, Les incorruptibles, Ocean 11, Les figures de l’ombre…


© Alexandre Calder, Cerfs-Volant-Circa, lithographie, 1970


Chez UCD Network, au cours des accompagnements d’équipes ou de formations à la confiance créative et collaborative, nous avons été témoins d'un même phénomène qui se répète quelle que soit la culture des collaborateurs : ingénieurs, chefs de produits, marketeurs, communicants, logisticiens… Nous accueillons au départ d'un parcours un groupe de collaborateurs plus ou moins sceptiques devant la promesse qui leur est faite d’être plus créatif ensemble, puis au fil du programme, de petites réussites en petites réussites, nous assistons à la manifestation progressive et systématique au sein de ce même groupe, de joie, d’énergie, de confiance et de plaisir ! Un cocktail des 4 hormones du bonheur : la dopamine, les endorphines, l'ocytocine et le sérotonine*. Engagés sur la voie de la résolution créative d’un problème que l’on a veillé à découper en objectifs atteignables, et en étapes stimulantes et humano-centrées, le groupe initial se transforme, grâce à ce cocktail hormonal, en une équipe confiante, impliquée et joyeuse.


Un peu de dopamine pour un regain d’énergie !


Chercher/Trouver !” déclenche invariablement un shoot de dopamine, l'hormone du plaisir de la récompense ! Aussi, quand on apprend à utiliser son empathie pour multiplier ses sources d'inspiration, on accroit la libération de dopamine qui repose essentiellement sur l’espoir de trouver, l’espoir de la récompense ! Les révélations, les découvertes que l’on fait par l’observation emphatique, la génération en équipe d’un grand nombre d'idées nouvelles, ou bien encore le prototypage concret d’une solution prometteuse renforcent ce sentiment individuel et collectif de réussite “j’ai cherché/ j’ai trouvé !” Sur ce chemin ponctué d’objectifs atteints (et qui ne sont pas des victoires "sur autrui" mais "avec autrui"), les conditions nécessaires au déclenchement de la dopamine sont réunies. L’équipe gagne en énergie positive qui invite à la célébration, et la célébration diffuse une nouvelle dose de dopamine ! Se créer alors le cercle vertueux du plaisir de concevoir en équipe.


Un zeste d’endorphines pour gagner en audace


Les endorphines qui nous permettent de faire taire la douleur le temps d’assurer notre survie peuvent être déclenchées par le rire, la mobilité, le toucher ! La joie de faire ensemble, de s’adonner à une activité différente, décalée, de se déplacer d’une table à l’autre, de sortir du bureau, de s’étirer, de penser avec les mains en s’adonnant au collage, montage, découpage, autoriser les éclats de rire et même pleurer si l’émotion se présente, déclenche les endorphines et avec elles, nait un sentiment de soulagement qui ouvre la porte au lâcher- prise en lieu et place des habituels stress et pression du résultat qui nous clouent au sol !


De l’ocytocine pour renouer avec la confiance


Chez les humains, le nombre et les liens sont synonyme de sécurité ! Aussi le travail en équipe, la confiance que l’on accorde à ses collaborateurs pour relever un défi augmente nos perspectives inconscientes de survie et libère de l’ocytocine. Mais si, malheureusement, au gré de nos histoires respectives, notre confiance sociale a été mise à mal, notre cerveau est privé de cette hormone de bien-être, de sécurité. Aussi, quand des collaborateurs, initialement sceptiques ou défiants face au travail en équipe, expérimentent, “vivent” intensément la confiance collaborative (avec leur mental, leurs corps et leurs émotions), ils renouent avec leur faculté à créer du lien. Les avancées, pas à pas, tout au long du challenge relevé en équipe, renforcent progressivement la relation à l’autre et aux autres. Quand il s’agit de ranger au placard les solutions banales et traditionnelles, de penser “out of the box”, chacun découvre la puissance inégalée de la complémentarité des disciplines, celle-là même qui permet de trouver à plusieurs des solutions originales à un problème qui resterait désespérément insoluble par une seule de ces disciplines... et ce, quelle que soit son niveau d'expertise avéré.



Et enfin la sérotonine de la fierté !


La production de sérotonine chez un individu dépend du plaisir suscité par le sentiment d'être respecté, et repose initialement sur son impulsion de prédominance, son souhait d'être en haut de la hiérarchie. Cette impulsion, peu compatible avec la confiance sociale, est souvent réprimée chez l’humain mais reste fortement présente chez les fonctions dirigeantes de l’entreprise. La confiance créative et collaborative exige la parité dans les échanges. En faire l’expérience au cours d’activités empathiques, cocréatives et itératives permet aux individus fortement “sérotoninés” de prendre conscience de l’impact négatif de leurs actions de prédominance quand il s'agit de résoudre un problème complexe avec créativité. Cette impulsion les coupe de leur empathie, les prive des bonnes idées de leurs collaborateurs et biaisent le résultat des tests d'évaluation des solutions créées, empêchant ainsi les opportunités d’amélioration d'être révélées.


Ces prises de consciences par l’action sont fréquemment observées chez les dirigeants/managers et il est très encourageant de voir qu'un grand nombre d’entre eux, au fil du travail en équipe, troque les actions de prédominance contre le plaisir d’éprouver un sentiment de fierté quand ils partagent : “J’ai réussi à laisser faire les autres membres de l’équipe !” Ce sentiment de fierté déclenche la même sérotonine chez l’individu, il éprouve la même sensation agréable que lui procurait le sentiment d'être respecté, mais cette fois pour des actions menées au bénéfice de l’équipe.


Une opportunité pour le monde du travail


La bonne nouvelle, c’est que ce cocktail d’hormones du bonheur se déclenche aussi bien lors de sessions créatives et collaboratives en présentiel qu’en distanciel ! Il est ce qui alimente, nourrit le courage de chacun et devrait être l’un des fondements de la révolution du travail qui s’engage actuellement.


Nous pouvons apprendre à désapprendre, sortir de nos conditionnements et reconstruire petit à petit la confiance créative et collaborative chez la collaboratrice, le collaborateur que nous sommes. Les nouvelles générations qui réclament du sens, du lien, de la parité dans les échanges et une forte expression créative de leurs compétences professionnelles nous mettent au défi de faire entrer la joie dans la vie professionnelle. Ce “bonheur” ne prendra pas la forme d’une simple tapisserie à fleurs, d’un pouf coloré ou d’un bar à cocktails dans de nouveaux espaces de travail aux allures hôtelières et ne sera pas garanti non plus par la seule promesse du travail flexible en mode hybride ; mais il sera la récompense d’une confiance créative et collaborative assumée et partagée par le plus grand nombre des collaborateurs au sein de l’entreprise, boss compris ! Somme toute, un bonheur à notre portée !


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* “Même Léonard de Vinci, nous révèle Walter Isaacson dans sa biographie, travaillait en équipe et en réseau* ! Nous savons aussi, grâce à Louis Pasteur, que “la chance sourit aux esprit bien préparés” : Une fulgurance, un “aha moment” surgit chez celui qui cherche ou a cherché. Il est généralement le résultat de connexions si rapides qu’elles restent invisibles à la conscience. Elles naissent de l'agrégation inconsciente d’une grande somme de petites informations collectées au fil de l’eau par celui qui cherche.


Walter Isaacson, Léonard de Vinci, la biographie, 2019.

Patrick Deville, Peste et Choléra, 2012.


* Loretta Breuning, Vos hormones du bonheur en lumière, 2014.

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